Commanderie de Prailles
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A une époque où l’on rencontrait sur les chemins de France autant de malandrins ou de brigands que de nids de poules ou de chausse-trapes, où les seigneurs locaux se querellaient sans cesse et où l’autorité de l’État était fort contestée, les ordres religieux créèrent des lieux d’asile, de prière, de travail et de paix. Ils choisirent des emplacements stratégiquement bien situés, près des points de passages délicats des voies importantes : ponts ou gués. C’est pour ces raisons sans doute qu’aux alentours de 1200 existait déjà, à l’endroit ou l’ancienne voie romaine Angers-Poitiers traverse à gué la rivière du Thouet (on dit d’ailleurs que Saint Hilaire suivait régulièrement cette route), un établissement qu’un texte ancien dénomme « Maison de l’Hôpital » et « Maison de Prailles ». Ce texte fait état d’une donation antérieure à cette date du Seigneur de Mortagne (sur Sèvre) à ladite maison. La commanderie de Prailles, possession de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem avait alors une renommée étendue. Les mots « Commanderie » et « Commandeur » pour son ministre, apparurent plus tard, lorsque l’Ordre devint un ordre militaire. Le Commandeur en question était un véritable seigneur, si important qu’il reçut du roi Louis XI en 1482 le droit de justice sur son domaine.
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Les XVe et XVIe siècles furent importants pour la Commanderie, car sa chapelle (sans doute du XIIIe siècle) fut rénovée, et des bâtiments nouveaux (une tour renfermant un escalier monumental, un grand bâtiment adossé à l’ancien bâtiment central remontant peut-être au XIIe siècle) ainsi que des dépendances furent construits. Les siècles suivants virent le déclin de l’activité religieuse, puisqu’au XVIIe siècle la propriété était louée à un fermier qui y logeait un métayer. Ce n’est qu’en 1860 qu’on retrouve un propriétaire connu (décédé à Saint-Martin-de-Sanzay). Les bâtiments actuels, s’ils ont été consolidés (murs et toitures) depuis quelques années, notamment grâce à de jeunes bénévoles, sont vides de tout ornement. Même les cheminées ont été démontées au cours du XXe siècle ! L’endroit est même dangereux car planchers et voûtes seraient eux aussi à consolider. Ce sera la tâche des générations futures, car il faudrait écrire l’histoire de la Commanderie (appel à un étudiant spécialisé dans le Moyen Age et l’Histoire de l’Art) et continuer l’œuvre de consolidation dans le respect du passé. Car comme l’ont écrit pour l’inscription à « l’inventaire supplémentaire des monuments historiques » les responsables de la région Poitou-Charentes : « La Commanderie Hospitalière de Prailles a conservé un groupe de bâtiments d’une grande authenticité. »La chapelle, le bâtiment conventuel* et le logis sont inscrits au titre des monuments historiques en 1997.