Les monuments historiques

 

Église de Saint-Martin-de-Sanzay

Construite au XIIe siècle dans le style roman tourangeau, elle est classée monument historique depuis 1910 et a subi diverses restaurations. Seuls le clocher et le chœur sont anciens. Le chevet, arrondi en abside, est éclairé par trois fenêtres en plein cintre, extérieurement dépourvues de colonnettes. La corniche est constituée d'une suite de petites arcades saillantes reposant sur des modillons figurant des têtes humaines, des personnages en bateau, un joueur de viole... Le chœur est couvert en berceau brisé. La nef, restaurée, est pourvue de bas-côtés aux voûtes mi-gothiques, mi-flamboyantes.

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Château du Bois de Sanzay et sa Chapelle

L'édifice actuel est une construction du XVe siècle, remaniée au XVIIIe siècle, associant pierre de tuffeau et moellons.

Du XVe siècle ne subsiste que le corps de bâtiment central avec sa toiture à forte pente, ses hautes cheminées de briques décorées d'ardoises et ses pignons à crochets.

Dans les combles, on trouve une charpente à chevrons formant ferme, avec les restes de 3 cheminées monumentales gothiques et, sur le pignon ouest, une échauguette dont l'extrémité a été rasée lors de la construction de 2 ailes à la fin du XVIIIe siècle.

La porte et les voûtes de la chapelle, ainsi que les caves, datent également du XVe siècle. Dans une des caves se trouve le puits qui servait à alimenter les cuisines, ainsi qu'une ancienne cheminée.

Les ouvertures, à l'exception de celles de la chapelle, ont toutes été remaniées au XVIIIe siècle, tant en ce qui concerne les fenêtres elles-mêmes que les lucarnes des galetas.

On trouve dans la chapelle, outre une inscription datée de 1749 qui mentionne les travaux effectués par François d'Aviau de Piolan, différents blasons sur les clefs de voûtes, appartenant aux Beaumont de Bressuire, Harcourt d'Argenton et d'Aviau pour le « lion à queue fourchue passée en sautoir ».
 

En contournant l'édifice, on trouve un pigeonnier ou " fuye " qui possède encore ses cases et son échelle tournante. La cour des communs est marquée par 2 grands portails en pierre de tuffeau, aux frontons martelés d'époque XVIIIe.

Le Bois de Sanzay a appartenu successivement à la famille d'Argenton, puis de Beaumont puisque le cartulaire de l'abbaye de Saint Laon de Thouars mentionne en 1487 une transaction entre les religieux et un certain « François de Beaumont, chevalier Seigneur du Boys de Sanzay".

Le domaine est en 1600 la propriété de Louis de Chauvigny, chevalier seigneur de Courcelle, et de Dame Marie de Neuville son épouse. Puis, en 1643, Jacques d'Aviau et Anne d'Arsac en deviennent propriétaires, et les d'Aviau le conserveront jusqu'à la Révolution.

Un descendant, Monseigneur Charles François d'Aviau, Archevêque de Bordeaux et pair de France, naît à Sanzay en 1736. Napoléon lui confèrera en 1809 le titre de comte, transmissible à ses neveux.

Pendant la Révolution, le domaine fut vendu comme bien national, puis racheté en 1837 par un autre Charles François Marie d'Aviau, à Monsieur Alexandre Caffin et Madame Pélagie Vauguyon, son épouse.

On raconte que, lors de la conspiration républicaine de Saumur en 1822, le Général Berton aurait trouvé refuge une nuit à Sanzay, ce qui ne l'empêcha pas d'être condamné à mort et exécuté le 6 octobre de la même année à Poitiers.

En 1881, le Bois de Sanzay change à nouveau de propriétaire. Pierre Tesseron et Henriette Louise Girard, son épouse, en deviennent acquéreurs. Le Comte de Piolan se réserve toutefois le profit tiré de la vente des arbres du parc.

La petite fille de Pierre Tesseron, Marguerite Marie Clergeault, épouse Abel Pineau, artiste peintre conservera la maison jusqu'en 1984.

Le Château du Bois de Sanzay est aujourd'hui restauré par M. et Mme Gorse qui proposent la location de salles ainsi que des visites culturelles.

Château du Clos de la Coste et sa Chapelle

C'est un manoir datant de 1590, reconstruit au XIXème siècle. La chapelle, entièrement refaite par les propriétaires actuels, est maintenant visitable pendant les journées du patrimoine. Elle a été bénie le 12 juin 1999. Le propriétaire restaure actuellement les jardins.

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Chapelle de Prailles

Le document suivant fut retrouvé en 1998 dans la chapelle : « Cette chapelle dédiée à Sainte Radegonde, Reine de France, épouse de Clotaire (fils de Clovis), née Princesse de Thuringe (enfant Iéna Weimar), moniale et sainte, a été édifiée vers 1870 par l'arrière grand oncle de Gabriel Rémond, l'Abbé Alcibiade de Vielbans, avocat à Thouars, ramené à la religion par le père Lacordaire, aumônier de la prison de Niort, et décédé en décembre 1876. »
La cloche de la chapelle porte l'inscription « Sainte Radegonde 1872 ».

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Commanderie de Prailles

A une époque où l'on rencontrait sur les chemins de France autant de malandrins ou de brigands que de nids de poules ou de chausse-trapes, où les seigneurs locaux se querellaient sans cesse et où l'autorité de l'État était fort contestée, les ordres religieux créèrent des lieux d'asile, de prière, de travail et de paix. Ils choisirent des emplacements stratégiquement bien situés, prés des points de passages délicats des voies importantes : ponts ou gués.

C'est pour ces raisons sans doute qu'aux alentours de 1200 existait déjà, à l'endroit où l'ancienne voie romaine Angers-Poitiers traverse à gué la rivière du Thouet (on dit d'ailleurs que Saint Hilaire suivait régulièrement cette route), un établissement qu'un texte ancien dénomme « Maison de l'Hôpital » et « Maison de Prailles ». Ce texte fait état d'une donation antérieure à cette date du Seigneur de Mortagne (sur Sèvre) à ladite maison. La commanderie de Prailles, possession de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem avait alors une renommée étendue. Les mots « Commanderie » et « Commandeur » pour son ministre, apparurent plus tard, lorsque l'Ordre devint un ordre militaire.

Le Commandeur en question était un véritable seigneur, si important qu'il reçut du roi Louis XI en 1482 le droit de justice sur son domaine.

Les XVe et XVIe siècles furent importants pour la Commanderie, car sa chapelle (sans doute du XIIIe siècle) fut rénovée, et des bâtiments nouveaux (une tour renfermant un escalier monumental, un grand bâtiment adossé à l'ancien bâtiment central remontant peut-être au XIIe siècle) ainsi que des dépendances furent construits.

Les siècles suivants virent le déclin de l'activité religieuse, puisqu'au XVIIe siècle la propriété était louée à un fermier qui y logeait un métayer. Ce n'est qu'en 1860 qu'on retrouve un propriétaire connu (décédé à Saint-Martin-de-Sanzay).

Les bâtiments actuels, s'ils ont été consolidés (murs et toitures) depuis quelques années, notamment grâce à de jeunes bénévoles, sont vides de tout ornement. Même les cheminées ont été démontées au cours du XXe siècle ! L'endroit est même dangereux car planchers et voûtes seraient eux aussi à consolider.

Ce sera la tâche des générations futures, car il faudrait écrire l'histoire de la Commanderie (appel à un étudiant spécialisé dans le Moyen Age et l'Histoire de l'Art) et continuer l'œuvre de consolidation dans le respect du passé. Car comme l'ont écrit pour l'inscription à « l'inventaire supplémentaire des monuments historiques » les responsables de la région Poitou-Charentes : « La Commanderie Hospitalière de Prailles a conservé un groupe de bâtiments d'une grande authenticité. »

Pont de Taizon

Ce pont qui enjambe le Thouet fut construit au XIIIe siècle. De style roman, aux arches en cintre brisé et à double voussure, il est inscrit depuis 1943 sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Quant à l'histoire et l'usage de ce pont, son passage était taxé. Son franchissement était soumis à une « dîme ». Les paysans franchissant ce pont devaient donner une certaine quantité de seigle récolté sur les terres du Sault aux Chevaliers de Malte de la Commanderie de Prailles.

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Au milieu du pont, une chapelle fut bâtie au XIIIe siècle par le Sieur Jacques Thibault pour Dame Jeanne Mestreau son épouse. Elle était placée sous le patronage de Notre Dame de la Pitié ou Notre Dame des Sept Douleurs. Des offices y étaient célébrés à tour de rôle par les curés de Bagneux et d'Argenton l'Église. L'évêque de Poitiers, Monseigneur de Saint Auclaire, la visita le 8 juin 1763.

A l'époque, les habitants de Taizon étaient dits " sujets de la Commanderie de Prailles ".

Ce pont fut en partie détruit par les troupes allemandes en août 1944. Après la guerre, une arche en bois et un pont Bellay furent aménagés. Cette construction provisoire fut utilisée jusqu'en 1966, date à laquelle la construction d'un pont plus solide et plus large fut réalisée à proximité de l'ancien, pour répondre à un passage de véhicules de plus en plus important.

Un ensablement conséquent et une végétation abondante ont envahi le lit majeur du Thouet, enseveli les arches et les piles du pont du XIIIe siècle. Cette situation provoque une montée des eaux plus rapide et plus importante dans les habitations riveraines.

L'acquisition récente par la commune des 2 parcelles situées entre les deux ponts a permis la destruction de la végétation et surtout le désensablage (plus de 500 m3). Ces travaux ont fait apparaître les arches du pont, mais aussi les fondations de la guérite du droit de passage et celles de la chapelle. Ces interventions ont été faites en concertation avec l'Architecte des Bâtiments de France, la DDE, et le Syndicat Mixte de la Vallée du Thouet. Ce dernier doit intervenir pour nettoyer les berges et l'île près des ponts, afin que l'eau puisse passer sous les arches en périodes de fortes crues.

Avant d'envisager une éventuelle restauration de cet ouvrage ancien, il reste à rechercher qui en est propriétaire. La commune de Saint-Martin-de-Sanzay, le département, ou l'État ?... Il s'avère que c'est le département !

 

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Chapelle Notre-Dame des Neiges

Une légende circule à propos de cette minuscule chapelle située près de Passay : au XIXème siècle, un paysan labourant son champ découvrit la statue immaculée de la Vierge Marie. On décida alors d'élever une chapelle à l'emplacement du miracle. Hélas, le paysan ne se souvenait plus exactement de l'endroit ou il l'avait trouvée. On construisit tout de même le bâtiment, qui s'écroula. Un second fut érigé, qui connut le même sort. C'est seulement à la troisième tentative que fut bâtie la chapelle actuelle, le brave homme s'étant entre-temps souvenu du lieu exact. La chapelle est devenue propriété de la commune en 2011.

 

Le Gué du Thouet

Proche de l'église, il date probablement de l'époque gallo romaine.

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